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Article 3 minutes de lecture

MUSE : quand l’OpenHub façonne le futur de la voiture autonome

Auteurice de l’article :

Julie Mouvet
Journaliste

À ses heures perdues - pendant que d'autres perdent des journées devant Netflix - Julie, elle, lit, écrit des articles, enregistre des podcasts, monte des vidéos... Un condensé de discipline et de passion qui font d'elle l'ennemi jurée de tout procrastinateurice du dimanche ! Depuis quelques mois, elle a rencontré son binôme rêvé pour co-gérer le média kingkong.

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Le projet MUSE, c’est une initiative ambitieuse développée en collaboration avec plusieurs partenaires industriels et académiques. Son objectif principal ? Concevoir un environnement de simulation avancé destiné aux véhicules intelligents et autonomes, intégrant des capteurs multimodaux et des technologies d’intelligence artificielle (IA). L’OpenHub de Louvain-la-Neuve travaille sur le projet depuis plus d’un an maintenant.

MUSE (Multimodal sensing Simulation Environment for car manufacturing) est le fruit d’une coopération entre plusieurs partenaires, dont AISIN, un acteur clé du secteur automobile, ainsi que l’UCLouvain, l’UMONS et Multitel, qui apportent leur expertise scientifique. Ce projet bénéficie d’un financement européen et du soutien du SPW (Service Public de Wallonie). Nicolas Bioul, OpenHub Digital Projects Coordinator, nous en explique les tenants et aboutissants dans le cadre de notre série consacrée aux ateliers de prototypage en Wallonie. Let’s go.

Objectifs et innovations

L’un des principaux défis de la voiture autonome est d’assurer la fiabilité et la précision des capteurs embarqués. Le projet MUSE vise à améliorer la conception et la validation de ces capteurs en s’appuyant sur un simulateur multimodal avancé, capable de recréer des environnements complexes.

Ce simulateur intègre plusieurs types de technologies :

  • Vision (caméras)
  • Radars
  • Lidars
  • Capteurs infrarouges

L’approche repose sur une boucle d’optimisation, permettant de tester et d’ajuster les performances des capteurs avant même de réaliser des tests physiques. Cela permet non seulement de réduire les coûts de développement, mais aussi d’anticiper et d’optimiser le comportement des véhicules autonomes dans des situations réelles.

Trois cas d’usage majeurs

Le projet MUSE s’articule autour de trois cas d’usage concrets, illustrant les défis majeurs de la conduite autonome :

  1. Analyse de l’habitacle : détection de présence et suivi des passager·ères, permettant d’alerter, par exemple, en cas d’oubli d’un enfant ou d’un animal dans le véhicule.
  2. Environnement extérieur : détection d’obstacles et fusion des données pour améliorer les systèmes d’aide à la conduite (ADAS).
  3. Infrastructures connectées : interaction avec les infrastructures urbaines intelligentes, notamment dans le cadre de smart cities comme Dijon, où les feux de circulation et l’éclairage sont connectés.

Une approche technologique de pointe

Le projet MUSE se distingue par l’utilisation d’algorithmes avancés, notamment des réseaux génératifs adverses (GAN) et des modèles d’apprentissage automatique. Ces technologies permettent de surmonter les limitations des simulateurs traditionnels, souvent restreints aux signaux visuels et audio, en intégrant des données issues de capteurs variés.

“Un des éléments clés du projet est la création d’une base de données unique, explique Nicolas Bioul, constituée à partir de relevés effectués en conditions réelles sur les routes belges. Contrairement aux bases de données américaines existantes, cette nouvelle ressource permettra d’entraîner les modèles IA avec des données adaptées aux spécificités des infrastructures et du réseau routier européen.”

Un développement en plusieurs phases

Le projet MUSE a été lancé il y a environ un an et suit un plan de développement progressif. Les premières étapes ont permis la mise en place d’un boîtier de collecte de données, installé sur un véhicule de test. Ce dispositif enregistre les différentes interactions de la voiture avec son environnement, en exploitant les bandes passantes 4G et 5G disponibles en Wallonie.

Le développement du simulateur urbain est également en cours. Ce dernier permettra de recréer des scénarios réalistes et variés, dans lesquels les algorithmes d’IA pourront être testés et optimisés avant leur intégration dans des véhicules autonomes.

Une expertise technique au service de l’innovation

Le projet bénéficie du savoir-faire de l’OpenHub, qui apporte un appui technique significatif. Contrairement aux autres hubs créatifs, OpenHub ne se limite pas à un rôle d’accompagnement, mais dispose d’ingénieurs capables de concevoir des prototypes et d’atteindre des niveaux de maturité technologique élevés (TRL 8, proche d’un produit fini).

Chaque été, des étudiant·es belges et internationaux·ales participent également au projet, contribuant à des avancées significatives. L’an dernier, une équipe de quatre étudiants taïwanais a ainsi travaillé pendant deux mois sur le développement du simulateur.

Le projet MUSE se poursuivra encore deux ans, avec des développements clés à venir, notamment sur l’intégration des capteurs et l’amélioration du simulateur. Grâce à cette initiative, l’Europe se positionne à la pointe de la recherche sur la voiture autonome, avec une approche basée sur des données locales et une expertise multidisciplinaire.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page dédiée au projet MUSE.

Lire nos précédents articles sur les ateliers de prototypage :

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