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Weekly 4 minutes de lecture

Weekly – vendredi 24.11.23

Auteurice de l’article :

Claire Lengrand

Journaliste freelance depuis 2021, Claire pratique le long cours et apprécie de collaborer avec des médias engagés. Si elle s’intéresse avant tout aux questions sociales, agricoles et environnementales, sa curiosité la pousse vers de nouvelles contrées. Entre l’effervescence de la ville et le calme de la campagne, son cœur balance. Baroudeuse dans l’âme, elle aime vivre et voyager léger et a récemment découvert les joies de la randonnée.

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Le vendredi, c’est weekly : un condensé de ce que l’équipe a vu, lu, écouté et a envie de vous partager.

Van Gogh, Monet, Turner, Picasso, Dali, Toulouse-Lautrec, Matisse, Hockney, Rivera, Gauguin… Des noms de peintres masculins, on peut toustes en citer à la pelle. Connus et reconnus sur tous les continents, leurs œuvres jalonnent les pages des livres d’histoire de l’art. La plupart sont considérés comme des figures majeures, les « pères fondateurs » de l’impressionnisme, du surréalisme ou du pop art.

En revanche, quand il s’agit de nommer des peintres féminins, la tâche devient plus ardue. Tentons l’exercice. Frida Kahlo, Niki de Saint-Phalle… Et puis ça coince un peu, non ? Allez, on vous aide un peu. Avez-vous déjà entendu parler de Leonora Carrington, peintre, romancière, sculptrice et militante britannico-mexicaine ? de Berthe Morisot, avant-gardiste et cofondatrice du mouvement impressionniste ? de Janet Sobel, pionnière américano-ukrainienne de l’expressionnisme abstrait ? de Remedios Varo, peintre surréaliste mexicaine d’origine espagnole ? Ou encore de Amrita Sher-Gil, grande figure indienne de l’art moderne ?

Ces artistes ne vous disent rien ? Normal, il faut dire qu’elles sont beaucoup moins médiatisées que leurs homologues masculins. Certaines ont même été volontairement reniées et effacées de notre mémoire. Face à pareille injustice, la britannique Katy Hessel, elle, voudrait carrément réécrire l’histoire de l’art sans les hommes. D’ailleurs, c’est ce qu’elle a fait avec son ouvrage The Story of Art Without Men rédigé pendant le confinement. Ce chef d’œuvre littéraire, couronné bestseller de l’année 2022, célèbre les artistes femmes de 1500 à nos jours.

Katy Hessel, c’est celle qui a lancé en 2015 le compte instagram @thegreatwomenartists. Chaque jour, elle publie un post sur un·e artiste femme ou issu·e d’une minorité de genre. Peintres, photographes, plasticien·nes, sculpteurices… Katy évoque leur parcours de vie et partage ce qu’elle ressent face à leurs œuvres. Conservatrice, rédactrice, présentatrice de documentaires de la BBC, Katy est une passionnée d’art, qui s’est nourrie d’expositions et de musées dès son plus jeune âge. Chez ses parents trônait le pavé de 688 pages de E.H Gombrich The Story of Art, où ne figurait qu’une seule femme. Alors avec ce compte, elle voulait d’abord s’instruire elle-même, et rendre hommage à toustes ces créateurices resté·es (trop) longtemps dans l’ombre de l’histoire.  L’idée lui a notamment été inspirée par les Guérilla Girls. Forte de son succès, Katy a ensuite créé un podcast afin de pouvoir rencontrer ou faire (re)vivre ses héro·ïnes. Elle y interroge des artistes, des conservateurices, des écrivain·nes et amoureux·ses de l’art comme elle. 10 saisons et plus de 100 épisodes pour réapprendre ses classiques, sortir des sentiers battus et, cherry on the cake, perfectionner son anglais.

Bloggeronpole

Autre pépite dénichée cette semaine : la talentueuse Carolina Are. Cette sarde de naissance et londonienne de cœur multiplie les casquettes : blogueuse, autrice, écrivaine, pole danseuse, journaliste freelance, oratrice, instructrice de pole dance… Sur son site internet bloggeronpole, elle partage une myriade d’articles relatant ses passions : Pole dance, fitness, lifestyle, bien-être, tech research, activisme… 

Diplômée en journalisme et en cybercriminalité, Carolina a réalisé de nombreuses recherches et intervient régulièrement en milieu universitaire. Ses études portent principalement sur les abus en ligne et le Shadow Ban, une technique de censure utilisée par les réseaux sociaux sur certains contenus jugés inappropriés. 

Selon la chercheuse, cet outil de modération tend à reproduire les inégalités sociales en favorisant le discours des groupes dominants tout en invisibilisant la parole des opprimé·es. Sur son compte instagram, Carolina synthétise ses recherches au milieu de photos d’elle pratiquant le pole dance. Une discipline qu’elle a découverte lors d’un séjour à Sydney et qui l’a transformée. Grâce à ce sport, elle a pu se réapproprier son corps et son image. 

Femme aux mille facettes, Dr Are arrache les étiquettes qui lui collent à la peau, dont celle d’une sexualité débridée, et prouve qu’il est possible de “montrer ses fesses et d’être une pro en cybercrime”.

Le masculin est-il neutre ?

En plein débat autour de l’écriture inclusive, cette dernière faisant l’objet en France d’une proposition de loi visant à bannir certains éléments grammaticaux comme “iels” ou “celleux”, on vous propose l’écoute de ce podcast : “Masculin neutre : écriture exclusive. Issu de la brillantissime série Les couilles sur la table produite par Binge Audio et pilotée par la journaliste et écrivaine Victoire Tuaillon, ces deux épisodes inédits abordent la question sous un prisme psycholinguistique puis historique. 

On y comprend à quel point le langage façonne nos manières de penser et de concevoir le monde. Et que la règle du “masculin l’emporte sur le féminin” est le fruit d’une stratégie politique qui n’a pas toujours été de vigueur. Rappelons d’ailleurs qu’en fédération Wallonie-Bruxelles, un décret relatif à l’écriture inclusive a été adopté le 14 octobre 2021 et qu’un guide pratique a été rédigé à cet effet. Parce que KingKong s’adresse à toustes, sans distinction de genre, l’écriture inclusive fait partie intégrante de son ADN.

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