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WAQ 2023 : retour sur une aventure digitale et humaine exceptionnelle

Auteurice de l’article :

François Genette

Accro à l’actu, fan de la culture geek, aficionado de tech digitale et gamer acharné, François Genette est passionné par tout ce qui touche au numérique. Journaliste pendant près de 15 ans dans les grands médias nationaux et locaux, il utilise aujourd’hui sa plume pour partager ses découvertes venant des univers qu’il affectionne.

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Il n’est ni plus ni moins que le plus grand événement numérique d’Amérique du Nord. Deux mille personnes sur place, 100 bénévoles qui s’activent de toutes parts et plus de 80 conférences axées sur le digital avec un grand D. Le tout dans une ambiance à la fois survoltée et bon enfant. On était cette année à Québec pour le WAQ et on en a pris plein la vue. Alors, suivez-nous, on vous raconte notre expérience.

Il est 8h du matin, on s’est levé tôt pour ce premier jour du festival. Nous quittons notre hôtel situé dans le vieux et magnifique centre de Québec pour nous rendre au bâtiment dans lequel est organisé le WAQ. Il s’agit de la 12e édition qui se déroule au terminal du port de la ville. Un bâtiment relativement moderne et somme toute assez ordinaire, mais dont l’attrait principal est d’être positionné contre le gigantesque fleuve Saint-Laurent dont la largeur atteint plus de 10 km – la Meuse peut aller se rhabiller.

© WAQ 2023

On arrive avec une heure d’avance au point de rendez-vous afin de ne pas rater le début des festivités. Et pourtant, une longue file est déjà présente à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. Pas de problème, en une dizaine de minutes, c’est à notre tour de prendre bracelet et badge qui nous serviront pour toute la durée du WAQ. Et ce qui nous frappe tout de suite, c’est l’ambiance. Musique “chill”, festivalier·ères allant et venant dans tous les sens, croissants aux multiples couleurs offerts à l’entrée, de la barbe à papa un peu plus loin, et surtout une ambiance à la fois festive et hyper agréable.

Le tout se passe dans différents grands espaces lounge à l’intérieur mais aussi à l’extérieur, sur les terrasses, où se mêlent chaises hautes, fauteuils et même hamacs afin que chacun·e puisse se poser tranquillement entre les différentes conférences.

© WAQ 2023

Du fun, des pointures et de la techno digitale

Mais avant de parler des conférences en question, revenons sur le WAQ en lui-même. WAQ pour Web @ Québec évidemment. Et pourtant, ce festival couvre bien plus que cela. Il aborde plus largement les enjeux du monde du marketing et des communications, de l’innovation, du design et du développement. Et pour y parvenir, il propose à toustes les fans de techno digitale que nous sommes des conférencier.ère.s de haut vol venus des quatre coins du globe.

Maintenant qu’on a terminé la mise en contexte, place au plat de résistance. Il est 9h, on arrive dans la salle principale pleine à craquer et baignant dans une atmosphère de surexcitation. Le maître de cérémonie est Louis-Olivier Pelletier, un grand gaillard à la moustache impeccable et à l’humour décapant.

© WAQ 2023

Après avoir bien chauffé la salle et donné la parole aux organisateurices (tout aussi show·women que lui), il laisse la place à la première tête d’affiche : l’américain Joshua Davis

En une heure, ce charismatique personnage à la barbe touffue et aux tatouages sur tout le corps nous explique son parcours incroyable. Passé d’artiste peintre à codeur informatique autodidacte, il a basé sa carrière entière sur un objectif : créer des programmes qui utilisent des processus aléatoires ou procéduraux afin de produire à chaque itération une œuvre artistique à la fois unique et originale. 

© WAQ 2023

L’idée est géniale, mais la façon de l’exécuter l’est tout autant. Car Joshua Davis ne sait jamais s’arrêter sur un acquis. Sa devise : toujours pousser plus loin l’expérimentation afin de créer des œuvres toujours plus folles. Ou plutôt, les faire se créer, car comme il l’explique si bien, une fois son programme lancé, il n’est que spectateur de la création de l’œuvre en cours. Une façon de faire tellement appréciée que l’artiste a travaillé avec Pharrell Williams, Taylor Swift ou encore Bruno Mars. Rien que ça.

Passionnante de bout en bout, sa conférence était également très instructive, regorgeant de confidences, d’anecdotes et de conseils axés sur son expérience pour se développer dans le numérique.

… Mais aussi du management, de la psychologie d’entreprise et du gaming

Les conférences se suivent et les journées passent à une vitesse phénoménale. Mais une chose reste constante : la qualité et la diversité des personnes qui se relaient sur les différentes scènes du festival. Au WAQ, on parle évidemment beaucoup de technologie digitale, mais on a également eu l’occasion d’être touché·es par des intervenant·es sur d’autres sujets tout aussi intéressants. 

© WAQ 2023

Un exemple en est avec Cynthia Savard Saucier, Vice-Présidente de la branche UI/UX de Shopify et manageuse d’une équipe de plus de 600 personnes. Le thème de sa conférence : comment être un·e bon·ne leader d’un département créatif et instaurer une hiérarchie souple avec les membres de sa team afin de maximiser à la fois l’efficacité et le plaisir de travailler.

© WAQ 2023

Un récit passionnant durant lequel elle n’a pas hésité à nous raconter en détail ses errements, ses erreurs mais aussi ses prises de consciences et ses grandes réussites. Le tout, avec un regard sur elle-même et sur ses actions passées à la fois inspirant et grâce auquel il est facile de tirer des enseignements pour soi.

Autre conférence atypique mais tout aussi poignante, celle de Manon Gruaz et dont l’intitulé est plus qu’évocateur : “Ctrl+Alt+Depression”. En une heure, cette dernière va nous faire revivre sa lente descente en enfer, elle, designer prometteuse à qui tout a pourtant réussi. Un récit poignant, émouvant et rempli là encore d’enseignements par rapport aux signaux d’avertissement que l’on a trop tendance à ignorer. Le tout, avec un final axé sur l’espoir et le lent retour à la lumière grâce à la volonté de prendre soin d’elle-même et de faire ce qu’elle aime réellement.

© WAQ 2023


Entre deux conférences, on a pu également découvert de chouettes moments d’échanges sur scène, avec notamment la “Click & Poutine”, une rencontre organisée par le KIKK dont l’objectif était de proposer un regard croisé sur le monde du digital entre deux jeunes agences belges (Mona Studio et ZJ Movies) et deux agences québécoises (Kabane et Veet).

Et puis, on a évidemment aussi profité de la salle “Ubisoft” (sponsor officiel du WAQ) pour suivre toutes les conférences liées au Gaming. Et il y avait du lourd. Il faut dire que le Canada n’est autre que le 3e plus gros marché mondial dans l’industrie vidéoludique.

On a donc pu profiter de conseils ultra intéressants en termes de méthode de production et de développement, de coopération avec d’autres studios et avec les éditeurices, et même sur la manière de construire son “pitch” (présentation courte et très importante d’un projet de jeu vidéo) afin d’optimiser les chances de convaincre de gros éditeurices. Le tout donné par… des éditeurices justement, et notamment Luc Duchaine, Vice-Président de Behaviour, que l’on connaît pour le célèbre “Dead by Daylight“.

L’IA, actrice centrale du WAQ

Enfin, il y a l’Intelligence artificielle. Les organisateurices du WAQ ne se sont pas trompé·es en planifiant plusieurs conférences sur le sujet. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons été secoué·es. Parmi les membres de la délégation, plusieurs d’entre nous pensaient être à jour par rapport aux avancées et à l’utilisation de ces nouveaux outils. On avait tort.

Les Canadien·nes (et les Américain·es) sont déjà bien plus loin. Iels utilisent déjà un très grand nombre de ces technologies émergentes dans leur boulot et étudient les impacts de celles-ci dans des études déjà très poussées. 

Parmi ces conférences, une nous a plus particulièrement secoué·es. Celle de Tony Aubé, designer dans la Silicon Valley de San Francisco pour la marque Osmo et spécialiste AI. À coup d’exemples concrets, celui-ci nous a montré tout ce qu’il était possible de faire avec l’IA aujourd’hui. Et cela va loin. Très loin. Elle est déjà capable de monter des vidéos, reprendre des chansons en changeant la voix des chanteurs (une musique de Rihanna avec la voix d’Ed Sheeran, c’est possible), de créer des images photoréalistes ou de mettre en place un projet de vente complet depuis une simple idée.  

© WAQ 2023

Presque tout au niveau créatif est réalisable en un rien de temps et avec une qualité absolument démente. Cela pose évidemment de nombreuses questions d’ordre éthique, philosophique, économique et morale. Pour le conférencier, nous entrons dans “l’ère de l’imagination”, entendez par là que tout sera réalisable par n’importe qui. Les obstacles représentés par la nécessité de compétences spécifiques et les coûts liés aux personnes spécialisées dans différents domaines nécessaires pour mener à bien un projet s’envolent progressivement. Si vous avez une idée créative en tête, elle devient réalisable grâce à l’IA.

En conclusion, Tony Aubé termine par ces mots : “Le travail tel que nous le définissons aura radicalement changé d’ici 5 ans. Et encore, beaucoup disent que je suis pessimiste et que cela arrivera plus tôt. Alors apprenez à utiliser l’IA, ce n’est pas une possibilité, c’est une nécessité.”

Une ambiance incroyable et des souvenirs inoubliables

On terminera ce petit compte-rendu par le côté humain de cet événement. On le dit souvent, mais c’est on ne peut plus vrai : les Québécois·es sont incroyablement gentil·les, accueillant·es, souriant·es et intéressant·es. Et iels aiment faire la fête avec un grand “F”. Entre un karaoké d’enfer (durant lequel nous avons chanté du Stromae) et des jeux collectifs durant les temps de midi, on a ri, on s’est amusé, on a dansé, on a vraiment profité de cet engouement remarquable.

© WAQ 2023

 Et puis surtout, le WAQ a atteint son but. On est rentré·es changé·es, inspiré·es et prêt·es à passer la vitesse supérieure dans le cadre de nos activités professionnelles.  

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