Après de brillantes éditions en France, au Canada, en Belgique et aux Pays-Bas, c’est en Allemagne que le festival NUMIX LAB a posé ses valises cette année. Du 25 au 29 novembre, les villes de Munich, Berlin et Leipzig ont accueilli plus de 200 expert·es de la créativité numérique avec, comme unique mission, celle de mutualiser les connaissances pour avancer, ensemble.

Fondé en 2019 par les organismes {CORRESPONDANCES DIGITALES] et XN Québec – l’association des producteurices d’expériences numériques du Québec –, le NUMIX LAB s’est rapidement imposé comme l’un des rendez-vous incontournables des professionnel·les de la créativité numérique. Et pour cause : une programmation riche et variée, basée sur le partage de connaissances et l’envie de faire évoluer l’industrie, de façon pérenne et collective. Entre des conférences, des séances de brainstorming, des showcases, des visites culturelles et des discussions passionnantes, l’équipe du festival a, cette année encore, proposé aux professionnel·les du secteur une myriade d’activités visant à favoriser les coopérations ainsi qu’à mettre en lumière les œuvres et expertises de chacun·e. Une programmation aux petits oignons, à laquelle s’est greffée une délégation wallonne de sept participant·es, dont des membres de XR Wallonia HITT, du KIKK Festival, du Pavillon, de Stereopsia et de Dirty Monitor. 

De l’Humboldt Forum au Kunstkraftwerk, à la découverte du patrimoine local 

Un programme XXL, donc, renforcé par un choix de localisations qui pèsent (très) lourd dans la balance. Véritables viviers créatifs, Munich, Leipzig et Berlin regorgent de lieux culturels remplis d’esprits innovants – en phase avec leur temps – qui n’ont qu’une seule envie : faire vivre la culture numérique, et l’emmener toujours plus loin. Un patrimoine d’une richesse inouïe que les participant·es du NUMIX LAB ont eu la chance de découvrir par le biais de visites organisées dans plusieurs institutions et lieux clés de la culture numérique allemande tels que le Humboldt Forum – un lieu de culture et de science situé dans le centre historique de Berlin –, ou encore le Kunstkraftwerk, un centre dédié à l’expérience immersive à Leipzig. Sur la carte des pépites à ne surtout pas manquer, on retrouvait également le Goethe-Institut – véritable temple des expériences culturelles en réalité virtuelle – mais aussi l’Office européen des brevets, un must-see absolument incontournable. 

La mise en relation, le cheval de bataille du NUMIX LAB

Si la visite de certaines institutions emblématiques de la culture numérique allemande a pu marquer les esprits des festivalier·es, il n’en est pas moins des nombreux leviers de networking mis en place par l’équipe du NUMIX LAB. Une connectivité facilitée par l’usage de l’application mobile Swapcard, mais aussi – et surtout – par le biais de moments de rencontres et opportunités de réseautage : en plus des traditionnels repas et drinks de networking, des séances de pitch ont été organisées pour permettre aux studios de créations de vendre leurs contenus à de potentiel·les acheteur·euses. Une initiative que Gwenaëlle Gruselle – business developer au sein de Dirty Monitor et Le Pavillon, espace d’expérimentation et de découverte de la culture numérique, créé par le KIKK – a trouvé particulièrement intéressante : “En général, les missions économiques ne sont pas toujours sectorielles. Du fait d’être réuni·es entre professionnel·les de mêmes secteurs, le NUMIX LAB offre des opportunités de rencontres et de discussions avec de potentiel·les partenaires et client·es. Être rassemblé·es autour de réalités communes suscitait l’envie de collaborer pour amplifier notre impact worldwide”. 

L’expérience immersive, un secteur en pleine ébullition

Cette année, un domaine en particulier a fortement attiré l’attention du NUMIX LAB : celui de l’expérience immersive. Dans les trois villes du festival, des studios de création européens et américains ont eu l’occasion d’aller à la rencontre de plusieurs producteurices, distributeurices et lieux de diffusion afin de concrétiser des projets, mais aussi de définir la chaîne de valeur de cette industrie en éternelle construction. Tandis qu’un panel sur la durabilité et la diversification des formats de production se tenait à l’Institut Français de Berlin le jeudi 28 novembre, une présentation du réseau international de salles immersives indépendantes avait lieu, la veille, au fameux Kunstkraftwerk à Leipzig. Des rencontres intéressantes et essentielles, selon Gwenaëlle Gruselle : “Avec mes multiples casquettes, je suis amenée à travailler à plusieurs niveaux de la chaîne de valeur de l’industrie des expériences immersives (création, production, diffusion, financement). Depuis l’émergence de cette industrie, le développement commercial est complexe et lent, surtout basé sur un principe d’opportunité en raison d’un manque de clarté notamment. La présence de différent·es partenaires de cette chaîne de valeur au NUMIX LAB (créateurices, producteurices, distributeurices, diffuseur·euses,…) rendait cette mission d’autant plus intéressante. En est sortie une volonté de collaborer toustes ensemble pour développer, structurer et clarifier cette industrie afin de faciliter le développement de l’offre sur le marché”, explique-t-elle. 

Selon Gwenaëlle, la tendance de participation au NUMIX LAB s’explique notamment par la montée en puissance de cette industrie qui, depuis sa naissance il y a une quinzaine d’années, ne cesse d’évoluer : “Les attentes, les contenus et la curation évoluent aussi. En discutant avec Oasis Immersion, on a fait le constat de l’importance de continuer à innover dans la proposition de contenus originaux d’expériences immersives, au risque de lasser le public. En plus des contenus originaux de haute qualité et qui émerveillent, d’autres solutions peuvent également augmenter l’attractivité, telle que mixer l’expérience du Live à l’expérience immersive. L’avenir de cette industrie réside aussi dans la manière dont on placera l’humain au cœur de ces parcours d’expériences artistiques et narratifs. Les technologies actuelles nous donnent l’opportunité de créer des expériences émotionnellement fortes et engageantes, à condition de les employer avec sens et intelligence.”

Parmi les acteurices du secteur, on a pu retrouver plusieurs professionnel·les du milieu du cinéma, qui sembleraient être de plus en plus intéressé·es par les expériences immersives : producteurices, distributeurices, nombreu·x·ses sont les professionnel·les du septième art à se questionner par rapport aux différents ponts possibles entre les deux industries. Une preuve supplémentaire que l’industrie de l’expérience immersive a de très, très belles années devant elle !

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