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The Game of the Year, quand les jeux vidéo vivent leurs Oscars

Auteurice de l’article :

François Genette

Accro à l’actu, fan de la culture geek, aficionado de tech digitale et gamer acharné, François Genette est passionné par tout ce qui touche au numérique. Journaliste pendant près de 15 ans dans les grands médias nationaux et locaux, il utilise aujourd’hui sa plume pour partager ses découvertes venant des univers qu’il affectionne.

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Elle est devenue un rendez-vous attendu par toute la sphère vidéoludique mondiale avec une impatience fiévreuse. Il s’agit de la cérémonie des Game of the Year, ou GOTY pour celleux qui la connaissent. Une soirée de trois heures pendant laquelle les meilleurs jeux vidéo de l’année écoulée sont sacrés.

Baldur’s Gate 3, The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, Spiderman 2, Alan Wake 2, Super Mario Bros. Wonder et Resident Evil 4. Ils sont six. Six jeux à être nominés pour le graal, la consécration ultime dans le secteur vidéoludique : le titre de GOTY – Game of the Year. En neuf ans d’existence, la cérémonie organisée par Geoff Keighley, un journaliste et animateur spécialisé dans l’actualité du jeu vidéo, a dépassé largement ses plus grandes espérances. Véritable baromètre sur lequel s’appuient tant la presse que les joueur·euses du monde entier, elle est aujourd’hui une référence que plus personne dans le secteur ne peut ignorer.

Un méga spectacle pour une méga audience

La cérémonie du GOTY surfe sur les tendances et utilise à merveille l’ensemble des supports digitaux de communication actuels pour augmenter toujours plus sa visibilité. Physiquement, elle a lieu à Los Angeles, une ville qui, de tout temps, a été un berceau pour les jeux vidéo et les différents salons qui les représentent. L’endroit choisi est également en total accord avec l’ADN de la soirée. Cette année, par exemple, c’est au gigantesque Microsoft Theater qu’elle aura lieu le 18 décembre prochain.

Durant cette soirée et pendant près de trois heures, les nominés des 31 catégories sont annoncés, et pour chacune d’entre elles, un seul lauréat est désigné. Cela vous fait penser aux Oscars ? C’est tout à fait normal, car le concept est très similaire et transposé au monde du jeu vidéo. 

La différence, c’est l’audience ! Et c’est là que la cérémonie du GOTY fait très fort ! En proposant une diffusion gratuite sur plusieurs sites en parallèle, mais aussi en mêlant le live sur les réseaux sociaux de masse comme TikTok, Facebook, Twitter, Instagram, et les plateformes de streaming telles que YouTube et Twitch, elle bat tous les records du secteur. Rien que l’année dernière, ce sont près de 100 millions de spectateurices qui ont assisté au GOTY 2022, soit dix fois l’audience générée par les Oscars !À tel point qu’un grand magazine comme Forbes considère la cérémonie comme la référence en termes d’utilisation intelligente et réussie des technologies et moyens de communication modernes.

Un fonctionnement complexe

Bien que son nom reprenne la catégorie principale, à savoir le meilleur jeu de l’année, la cérémonie offre aux spectateurices la remise de prix dans de nombreuses catégories. Si certaines restent d’actualité chaque année, comme “meilleure direction artistique”, “meilleure bande son originale”, ou encore “meilleur jeu indépendant”, d’autres disparaissent ou apparaissent comme cette année les catégories telles que “meilleure narration”, “jeu avec un impact”, ou encore “meilleur support de la communauté”.

Pour chacune de ces catégories, cinq à six jeux sont nominés à travers un mécanisme assez complexe. Tout d’abord, un comité consultatif, composé des représentants historiques du jeu vidéo tels que Microsoft, Sony, Nintendo et AMD, et des éditeurs vidéoludiques comme Electronic Arts, Activision, Rockstar Games, Ubisoft, Valve, ou encore Warner Bros, sélectionne une trentaine d’organismes de presse spécialisés dans le jeu vidéo. Ces médias nomment ensuite pour chacune des catégories une liste des jeux qui les a le plus marqués et qui méritent selon eux de faire partie du tableau des nominations finales. Le comité compile ensuite l’ensemble de ces listes et définit ainsi les nominés finaux pour chacune des catégories.

En ce qui concerne les jeux qui remportent chacune des catégories, le vote se fait en conjuguant un jury spécialisé (dont la voix compte à 90%) et le public, ce dernier pouvant faire entendre sa voix via les réseaux sociaux. Et si vous voulez savoir pourquoi le vote du public ne compte que pour si peu dans le résultat final, la réponse est simple et tient en un mot : les « bots ». Pour les non-initié·es, il s’agit de petits programmes qui peuvent se faire passer pour des utilisateurices de réseaux sociaux et donc voter en grand nombre pour un nominé, ce qui fausse totalement le résultat.

Qui dit succès, dit polémiques

Bien sûr, face à la passion que génère l’industrie du jeu vidéo, un événement comme les Game Awards fait face à de nombreuses polémiques. Et cette année particulièrement, les tensions et critiques à l’égard des GOTY se sont faites nombreuses et très virulentes.

La première polémique, c’est évidemment la sélection des nominés dans les différentes catégories. Il faut dire que cette année, nous avons été particulièrement gâté·es en termes de sorties, avec un nombre pléthorique de jeux “Triple A” (comprenez les jeux à très gros budgets) de grandes qualités qui sont venus inonder le marché. 

Et forcément, l’absence de certains comme Starfield, Hogwarts Legacy, ou encore Octopath Travelers 2 fait bondir les fans desdites franchises, qui estiment qu’il s’agit là d’une véritable insulte non seulement envers les studios qui les ont développés, mais également envers les communautés qui ont adoré y jouer.

Et ce n’est pas tout, le processus de sélection essuie également un grand nombre de critiques. La raison, son manque d’équité. En effet, les médias chargés de sélectionner les jeux et qui ont été choisis par le comité consultatif sont à grande majorité anglophone, au détriment des pays et régions qui ne parlent pas la langue de Shakespeare. De quoi alimenter le scepticisme quant à la légitimité des nominations et la diversité des jeux présentés.

Enfin, les catégories font également débat, qualifiées par beaucoup de floues, voire mal comprises par les votant·es elleux-mêmes. Cette année par exemple, des critiques sont formulées à l’égard de la catégorie RPG (Jeux de rôles) dont l’un des nominés n’est autre que Final Fantasy XVI, un jeu pourtant bien davantage orienté action dans ses mécaniques ou l’absence de Baldur’s Gate 3 dans la catégorie “meilleur jeu indépendant”, ce dernier étant pourtant totalement indépendant dans son financement.

Un jeu belge comme GOTY 2023 ?

Malgré les polémiques, il y a une chose sur laquelle pratiquement toutes les voix s’accordent, c’est la position d’archi favori de Baldur’s Gate 3 pour le prix ultime de jeu de l’année. Le jeu, dont nous vous avions déjà largement parlé ici, est développé par les Belges de Larian Studio.

Et si, en début d’année, sa place même au sein des cinq nominés était pour beaucoup incertaine, il se positionne aujourd’hui, grâce aux critiques dithyrambiques qui en ont été faites à son égard, mais aussi son succès commercial et à la communauté qu’il a su générer autour de lui, comme LE GOTY 2023. 

Alors si vous n’avez pas encore eu le temps de parcourir son incroyable histoire et son monde débordant de vie et d’aventures à vivre, ne tardez plus, histoire de comprendre pourquoi il sera sacré (oui, on se mouille chez kingkong !) le 18 décembre prochain.

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