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Les DO et DO NOT de Christopher et Antoine, Lead Modeler et Senior VFX Compositor

Auteurice de l’article :

Julie Mouvet
Journaliste

À ses heures perdues - pendant que d'autres perdent des journées devant Netflix - Julie, elle, lit, écrit des articles, enregistre des podcasts, monte des vidéos... Un condensé de discipline et de passion qui font d'elle l'ennemi jurée de tout procrastinateurice du dimanche ! Depuis quelques mois, elle a rencontré son binôme rêvé pour co-gérer le média kingkong.

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Christopher Helin et Antoine Goethals sont deux artistes VFX. Le premier est Lead Modeler chez Framestore, à Montréal. Le second Senior VFX Compositor dans la même boîte. Voici leurs DO and DON’T.

DO

La première chose est d’oser. “Il ne faut pas avoir peur de se lancer, parce que tout est possible, assure Christopher Helin. Quand je suis arrivé chez Framestore, je pensais que j’allais être nulle part. Mais en fait, c’était l’inverse, je me suis rendu compte que j’étais presque meilleur que d’autres personnes.”

Un autre élément important est d’apprendre à dire non. “Ne pas faire des heures pour des heures. Cela dessert tout le monde, les artistes et les studios. J’ai des artistes que je dois forcer à arrêter de travailler.” L’artiste VFX explique : “dans les timesheets, on voit qu’on a fait tel asset en deux semaines. Sauf que techniquement, il en faut trois. Cela signifie que les gens ont travaillé comme des fous sans le dire. C’est un cercle vicieux.” 

DO NOT

Selon Antoine Goethals, il ne faut pas “bouger trop vite” d’une entreprise à l’autre. “Peu importe où tu commences, il ne faut pas se dire que tu vas aller dans un gros studio et que ce sera beaucoup mieux. Ce seront souvent plus d’heures, on te met la pression pour terminer tes tâches.” L’artiste met en garde sur l’idéalisation des grands studios étrangers. “Tu as ton nom sur un film, mais ce n’est pas rose tous les jours. Ce n’est pas beaucoup mieux que ce que tu fais en Belgique. Je ne suis pas spécialement plus fier du travail que je fais ici, mais si c’est sympa d’y avoir goûté, d’avoir testé, rencontré plein de gens… C’est pour ça aussi que tu commences à l’école.”

Deuxième conseil : ne pas se laisser marcher dessus. “Les studios vont essayer de profiter de toi, de te demander toujours plus.” Le côté pervers ? “Plus tu vas fournir, plus ils vont te demander. Ça ne s’arrête jamais. Comme les gens veulent bien faire, ils se retrouvent à faire beaucoup trop de travail. C’est le côté négatif des grosses boîtes comme ici.” Surtout pour un·e artiste junior qui va vouloir prouve qu’iel est compétent. “Tu es content parce que tes supérieurs sont contents de toi… Iels te disent que tu es un bon junior parce qu’en fait, tu te donnes comme un·e taré·e. Mais ce n’est pas une solution.” “C’est vraiment un métier de passionné·e et au bout d’un moment tu perds ta passion parce qu’on te roule dessus et que tu n’en peux plus, ajoute Christopher Helin. Même quand tu montes les échelons, c’est comme ça. Quand tu deviens superviseur·euse, tes heures supplémentaires ne sont plus comptées, elles sont incluses dans ton plus gros salaire.” Trop de projets, pas assez de temps et de personnel font que l’ambiance dans certains studios est invivable. “On a de la chance, celui dans lequel on est est plutôt humain.”

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