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Weekly 3 minutes de lecture

Weekly ※ vendredi 12.05.23

Auteurice de l’article :

Marie-Flore Pirmez

Véritable vorace de podcasts et de documentaires, Marie-Flore croit fermement en un renouveau du journalisme écrit grâce aux multiples opportunités du web et des magazines longs formats. Lorsqu'elle enlève sa casquette de journaliste, vous risquez de la croiser en train de randonner ou dans un studio de yoga.

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Le vendredi, c’est weekly : un condensé de ce que l’équipe a vu, lu, écouté et a envie de vous partager.

L’enfant sauvage

On vous voit les cinéphiles, mais non, on ne souhaite pas vous proposer une critique du long métrage éponyme de 1970 réalisé par François Truffaut, basé sur l’histoire vraie d’un enfant qui vivait à l’état sauvage et qui fut capturé par des paysans. L’Enfant Sauvage, c’est aussi le nom d’une galerie dédiée à la photographie en plein centre de Bruxelles.

Une récente découverte, et un véritable coup de cœur. Lieu 100% auto-financé, l’Enfant Sauvage soutient et promeut celleux qui produisent des images, toutes techniques photographiques confondues. À travers ses expositions, l’édition de livres ou de fanzines des photographes qui y exposent leurs œuvres, la galerie souhaite stimuler la scène locale, mais aussi nationale et internationale, et développe également des cycles de rencontres et des balades urbaines autour de la photo, des ateliers d’initiation au cyanotype, à la création et l’autoédition de livres photo, ou encore à des méthodes de prise de vue presque oubliées comme le collodion humide. Si ces termes attisent la curiosité du·de la photographe qui sommeille en vous, on vous renvoie vers le site internet de la galerie l’Enfant Sauvage où vous trouverez les infos pour vous inscrire à l’un ou l’autre de ces ateliers.

En ce moment, l’expo « Relaxing Chamber » propose une série de photographies en constante évolution. L’artiste Belarus Aleksei Kazantsev y explore la conscience chez l’homme et l’animal.

L’Enfant Sauvage
Rue de l’Enseignement 23, 1000 Bruxelles
Ouvert du vendredi au dimanche de 14h30 à 19h

Bagarre Érotique

« Les putes, ça représentait un peu ça pour moi, la quintessence du désir masculin. Je crois qu’en gros, je voulais rentrer dans le gang de la bonne meuf. La prostitution, c’était pour moi la porte d’entrée dans ce club tout en étant la porte de sortie de mes galères financières. Mais ce que j’ai découvert ensuite derrière cette porte est mille fois plus que la validation des hommes. J’ai découvert la fierté d’appartenir à la communauté pute. Ou encore une nouvelle vision du féminisme », écrit Klou dans Bagarre Érotique, Récits d’une travailleuse du sexe, paru aux éditions Anne Carrière.

Klou, aka @klou_bagarre pour les Instagrams, est travailleur·euse du sexe (TDS). Non-binaire, âgée de 25 ans, iel est aussi l’illustrateurice et l’auteurice de cet incroyable roman graphique intitulé Bagarre Érotique. Sorti en 2022, on a le sentiment qu’il commence aujourd’hui à sortir des seuls milieux TDS et militants. Au fil des pages, Klou y raconte son parcours, comment iel utilise l’hétéropatriarcat pour se rémunérer tout en s’en faisant la critique. Iel déconstruit les clichés sur le monde du putanat, les arguments abolitionnistes, pointe du doigt la glamourisation du métier de TDS dans une approche qui n’est ni victimisante ni globalisante sur les vécus divers des TDS. On sent l’influence graphique des BD de l’autrice suédoise Liv Strömquist. Un propos percutant, militant, mais assumé et nécessaire pour changer les regards sur la profession. Car bien que légalisé depuis plus d’un an en Belgique, le travail du sexe souffre encore d’énormes discriminations d’ordre administratif, juridique ou social.

Nosfuturs.net

Créé et produit par le Centre Vidéo de Bruxelles, nosfuturs.net est un site web low-tech et évolutif – chaque nouvelle édition s’agrège à la précédente – qui, depuis 2021, s’attaque à explorer le monde du travail en proposant des contenus transmédias : photo, vidéo, podcast, documentaire… Alors que l’on assiste depuis plusieurs années à une mutation de nos modèles de travail, plus uniquement au sein de la Gen Z, le premier chapitre de ce travail multimédia publié en mai 2021 se penchait sur l’atomisation du travail. Entre autres, ubérisation des services, robotisation des tâches, algorithmes auto-apprenants ou encore économie de plateforme. C’est notamment dans ce cadre que la journaliste et photographe belge Pauline Beugnies a réalisé le documentaire Shift sur le combat d’un coursier contre Deliveroo.

En ligne depuis le 1er mai, fête du Travail, le second volet de ces récits multimédia s’intéresse à la réappropriation collective du travail et pose plusieurs questions essentielles en filigrane : et si la démocratie ne s’arrêtait plus aux portes de l’entreprise ? Comment permettre plus de solidarité et d’autonomie face aux contraintes du capitalisme ? Comment faire pour que les travailleur·euses ne soient plus cantonné·es à un rôle d’exécutant·es mais participent aussi aux décisions qui les concernent ?

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