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Article 3 minutes de lecture

Le futur de l’IA générative mis à mal par des poursuites judiciaires

Auteurice de l’article :

Julie Peustjens
Copywriter

Julie, on pourrait d’abord parler de son humour tranchant et décalé. Mais derrière lui se cache un grand professionnalisme et beaucoup de détermination. Pendant plusieurs années, elle a fait de la gestion de projet digital chez Dogstudio et laniche. Aujourd’hui, elle co-gère avec aisance le média kingkong. Telle une grande cheffe, Julie rédige des contenus avec une plume épicée qui est lui propre, au plus grand bonheur des lecteurices affamée·es.

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Copilot, l’outil développé grâce au partenariat entre OpenAI, Microsoft et Github, est accusé de piller du code open source sans se soucier des questions de propriétés intellectuelles.

En 2021, Copilot, une nouvelle technologie d’IA générative voit le jour et permet à ses utilisateur·ices de générer du code en temps réel en fonction du contexte pour faciliter le travail des développeur·euses. Certes, l’autocompléation (le système qui suggère du code, un peu comme quand on tape un message sur un smartphone et que l’outil nous suggère des mots) permettait déjà partiellement ce travail. Mais on parle ici d’une technologie bien plus optimale et déjà utilisée par un grand nombre de professionnel·les du secteur.

Être nourri pour alimenter ensuite

Github et Microsoft hébergent le code de centaines de millions de projets informatiques. On le sait, les IA génératives, pour devenir les plus performantes et pertinentes possibles, ont besoin de s’entraîner. Et qui dit entraînement, dit utiliser et s’inspirer de milliards de travaux open source, dans ce cas-ci, le code stocké sur Github. Github étant la plateforme incontournable, utilisée par un tas de développeur·euses et de professionnel·les issu·es du secteur de la programmation, pour stocker, suivre, partager et itérer leurs travaux. Dès lors, les propositions de l’algorithme de Copilot se basent directement sur le code engrangé sur Github grâce à cette grande communauté.

Open source mais pas forcément libre de tout droit

Le souci, c’est que les licences open source utilisées par Copilot, telles que GPL, APACHE ou MIT ne signifient pas qu’elles sont exemptées de droit d’auteur. Nuance que Microsoft, Github et OpenAI semblent occulter. En conséquence, lorsque la technologie Copilot complète automatiquement une ligne de code, le système de rétribution passe à la trappe. Pire encore, certains éléments secrets fuitent et sont rendus publics.

Ce nouvel outil a donc provoqué un tollé auprès de la communauté de codeur·euses open source. Certain·es ont décidé de poursuivre les géants de l’informatique en justice pour violations de leurs droits . Iels demandent des dédommagements pour les lignes de codes empruntées.

Une communauté divisée

Même si certain·es grincent des dents à l’idée que leurs lignes de code soient utilisées à tout va, d’autres considèrent le fait d’entraîner une IA avec du code existant comme une utilisation juste. 

 “Le mouvement de logiciel libre dans les années 80 et 90 parlait beaucoup de réduire le pouvoir des droits d’auteur dans le but d’augmenter l’accessibilité des gens à coder. Je trouve un peu frustrant que nous soyons maintenant dans une position où certaines personnes courent partout en disant que nous avons besoin d’un maximum de droits d’auteur afin de protéger ces communautés.” – Luis Villa, codeur et avocat spécialisé dans les questions liées à l’open source, à Wired.

En effet, les développeur·euses ont toujours étudié, appris et copié le code des autres mais tout le monde n’est pas aligné sur le fait que ces pratiques s’étendent aux AI.

© Unsplash

L’avenir de l’IA générative

Le questionnement sur l’utilisation de l’IA générative englobe d’autres domaines que celui du code. Copilot n’étant pas le seul algorithme posant problème aujourd’hui. Il en existe d’autres, utilisés quotidiennement dans les domaines de la musique, de l’image, de l’art, etc.

“Lorsque les gens voient l’IA créer de l’art, créer de l’écriture et créer du code, ils se disent “Qu’est-ce que c’est que tout ça, qu’est-ce que ça signifie pour mon entreprise et qu’est-ce que ça signifie pour la société ?” Je ne pense pas que toutes les organisations y aient réfléchi en profondeur, et je pense que c’est en quelque sorte la prochaine frontière.” – Anil Dash, PDG de Glitch, à Wired.

Un grand nombre de spécialistes attendent beaucoup de ce procès et espèrent qu’il permettra de clarifier la problématique globale autour des IA génératives. Affaire à suivre donc…

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