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Backup Ukraine: la technologie comme plan de sauvegarde du patrimoine culturel

Auteurice de l’article :

Julie Mouvet
Journaliste

À ses heures perdues - pendant que d'autres perdent des journées devant Netflix - Julie, elle, lit, écrit des articles, enregistre des podcasts, monte des vidéos... Un condensé de discipline et de passion qui font d'elle l'ennemi jurée de tout procrastinateurice du dimanche ! Depuis quelques mois, elle a rencontré son binôme rêvé pour co-gérer le média kingkong.

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Préserver l’héritage culturel d’un pays en guerre grâce aux nouvelles technologies, c’est le but de Backup Ukraine. Un projet qui fait appel à la population.

Et si on vous disait que les nouvelles technologies peuvent sauver le patrimoine culturel d’un pays… Ça vous paraît futuriste ? Pourtant, ça se fait en ce moment-même en Ukraine. Depuis le 24 février dernier, l’armée russe a envahi le pays sous l’ordre de Vladimir Poutine, président de la Russie. De nombreux monuments, édifices et oeuvres artistiques ont été détruits sous les bombardements. Tout un pan de l’héritage culturel ukrainien n’est que décombres aujourd’hui à cause de cette guerre. Le tableau qu’on vous dresse là n’est pas des plus joyeux… Mais promis, il va le devenir.

Détruire le patrimoine culturel d’un pays est le moyen le plus rapide d’effacer son identité nationale.

Pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être, l’initiative Backup Ukraine est née. Le principe ? Inviter les civils ukrainiens à préserver numériquement leur nation. Le projet a été conçu, initié et coordonné par la branche recherche et innovation de Virtue, du groupe média Vice. Il est rendu possible grâce à une collaboration avec la Commission nationale danoise pour l’UNESCO, Blue Shields Denmark et Poly.cam, un service en ligne spécialisé dans la modélisation 3D.

Comment ça marche ?

Quelques citoyen·nes volontaires sillonnent les rues pour photographier sous tous les angles statues, monuments et autres. Après ce scan 3D, iels les géolocalisent et intègrent les rendus obtenus à une bibliothèque numérique. C’est là qu’intervient Poly.cam. Toutes les oeuvres déjà sauvées sont à voir ici. Un moyen de léguer aux générations futures un aperçu de l’héritage culturel de leur pays… du moins dans une version numérique.

Pourquoi cette initiative a-t-elle vu le jour ? “Détruire le patrimoine culturel d’un pays est le moyen le plus rapide d’effacer son identité nationale. À la lumière du faux déni par la Russie de la souveraineté ukrainienne et de l’identité nationale unique, nous prenons très au sérieux la destruction de l’histoire du pays. Les partenaires du projet ont tous trouvé très important de faire en sorte que les méthodes traditionnelles de préservation culturelle soient assistées de nouvelles innovations technologiques”, peut-on lire sur la plateforme.

D’autant plus que ces innovations technologiques sont directement mises “entre les mains des citoyen·nes ukrainien·nes” pour qu’iels puissent capturer tout ce qu’iels jugent être assez importants culturellement pour être préservés pour toujours en 3D.

Pour l’instant, un groupe a été sélectionné pour photographier les monuments et autres oeuvres. Pour se porter volontaire, il faut remplir ce formulaire. Backup Urkraine demande aux personnes participantes de ne pas se mettre en danger, de respecter les couvres-feu et de ne pas se rendre sur des lieux de conflit. “Ne révélez jamais la localisation de personnel ou d’équipement militaire”, peut-on également lire sur le site.

Pour rappel, depuis 2017, la destruction du patrimoine culturel dans le cadre d’un conflit armé est considérée par l’ONU comme un crime de guerre.

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